TAHITI ex BERNARD DE PERCIN ex ALBATROS

La Batellerie d'hier et d'aujourd'hui...
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La section dont fait partie le lieutenant Bernard de Percin a reçu confirmation qu’une unité allemande stationnée à Marcilly demande à se rendre. De Percin, chef de groupe, décide de s’y rendre avec 4 volontaires : Louis Bareille, Lucien Bennetot, Maurice Legesne et Gilbert Rousset (récit ci-dessous).
Ils partent sans armes, munis seulement d’un drapeau blanc, en camionnette appartenant à M.Lecointe, maraîcher à Saint-Jean-le-Blanc ; à Marcilly-en-Villette, ils se présentent à l’officier allemand commandant la place, qui arrête ces plénipotentiaires. Trois sont retenus au poste de ce lieutenant, les deux autres sont amenés, les yeux bandés, à la Ferté-Saint-Aubin, par les Allemands, où se trouve le général. Retour de ces deux hommes le même jour vers minuit. Ensuite les cinq sont enfermés chez M.Champillard, cafetier à Marcilly, puis quelques instants plus tard, dans la salle de la mairie où ils peuvent se restaurer.
Le lendemain, toujours les yeux bandés, ils sont transférés à la Ferté-Saint-Aubin, dans la cour du Château Masséna, et présentés au commandant allemand Leye. Après interrogatoire, ils sont emmenés dans les bois de Chevaux. Les quatre soldats sont fusillés dans le dos par des salves de mousquetons. Bernard de Percin est tué face à ses bourreaux, le 26 août à 14h30.
Une heure plus tard, une femme qui faisait paître des chèvres fit la découverte des cadavres abandonnés par les boches. Les victimes furent inhumées par les soins de M.Garnier, régisseur du Domaine des Chevaux, dans une clairière voisine, encadrée de magnifiques chênes qui forment une couronne au-dessus des tombes.
Leur chef, Bernard de Percin, ce garçon aux mains fines, un peu dégingandé, qui, revenant d’une expédition à Vitry, nous déclarait : « J’ai bien essayé de prendre un air de terroriste, avec ma mitraillette, mais je n’ai pas pu. ». Il était pourtant devenu un parfait maquisard, buvait du vin rouge et parlait comme un vieux Marsouin. Il avait toujours un sourire sur les lèvres, qui en faisait l’ami de tout le monde. C’était un idéaliste silencieux. Il n’a pas cru à la cruauté du boche. Plénipotentiaire, demandé par les Allemands qui voulaient se rendre, il est tombé sans arme, avec son drapeau blanc, lâchement assassiné près de La Ferté-Saint-Aubin.
Mais avant de mourir, il avait dû pardonner.