C’est sur France Soir ! Ile-de-France - Et que vogue le Jean-Bruel !
Jean-Pierre Thiollet 08/11/10 à 07h00
La Compagnie des Bateaux-Mouches inaugure mardi son nouveau bateau, le Jean-Bruel. En grande pompe comme il se doit, pour une merveille de haute technologie qui porte un nom mémorable.
Une femme et deux hommes sur un bateau… Ce n’est pas une nouvelle histoire à la manière de l’illustre auteur anglais Jerome K. Jerome. C’est une manifestation quelque peu exceptionnelle qui aura lieu mardi à l’occasion de l’inauguration d’un nouveau bâtiment de la célèbre Compagnie des Bateaux-Mouches.
Adriana Karambeu sera la prestigieuse capitaine de la soirée, accompagnée par le pape Benoît XVI plus vrai que nature en la personne d’Yves Lecoq, l’humoriste hors pair, qui baptisera le bateau et offrira une visite commentée de la capitale avec les voix des Guignols. Plus de 400 personnes sont invitées à participer à cet événement organisé en l’honneur de cet autre grand personnage que fut Jean Bruel, figure légendaire de la batellerie parisienne durant plus d’un demi-siècle, de 1949 à 2003, l’année où il succomba à un infarctus au volant de sa voiture, victime à 86 ans de l’odieuse agression d’un individu qui lui avait dérobé son attaché-case après lui avoir demandé de baisser sa vitre…
L’émouvante et originale cérémonie d’adieu qui eut lieu à la Madeleine témoigna d’ailleurs de la perte que représentait ce chef d’entreprise passablement hors norme, farouchement indépendant et donc inévitablement peu soucieux du « consensus » ou du « politiquement correct », qui présentait la particularité très rare de savoir dire non ou oui, mais de toujours tenir parole, même s’il lui en coûtait plus que prévu ou que la conjoncture n’évoluât pas de manière aussi favorable qu’escompté.
Embarcation pionnière
Fidèles donc à la philosophie de ce créateur de la Compagnie des Bateaux-Mouches, les dirigeants actuels de l’entreprise, Charlotte et Rade Matovic, ont donc pris la décision de continuer, de leur propre aveu, « d’innover dans le respect du patrimoine et de l’environnement ». « Construit par les Chantiers des Hauts-de-Seine, le Jean-Bruel est, expliquent-ils, une merveille de haute technologie. C’est un vaisseau-restaurant de verre et de bois de 400 tonnes, d’une longueur de 60 mètres, qui peut accueillir 400 convives. »
Rien d’étonnant dans ces conditions que ce bateau ait nécessité un an d’études et également un an pour sa construction… et que son coût global ait dépassé les 7 millions d’euros. Rien d’étonnant que la Compagnie des Bateaux-Mouches ait tenu à revendiquer le Label vert pour son dernier-né. Certification particulièrement exigeante décernée par le bureau Véritas après une longue et minutieuse enquête sur la nature biodégradable ou recyclable des composants de cette embarcation pionnière propulsée par une technologie qui combine – c’est une première sur la Seine – moteurs thermique et électrique. Que vogue donc – et pour longtemps – le Jean-Bruel !